Episode 5 : La chimio contre-attaque ( Partie 1 )



Comme prévu, en septembre j'ai reçu mon petit programme pour les 12 cures de chimio. Six fortes, prévues initialement pour détruire la ou les tumeurs existantes, suivies de six cures un peu plus cool dites d'entretien, pour finir de nettoyer l'organisme. Dans mon cas aucune trace de tumeur au moment de débuter le traitement mais ce type de tumeur est rare et il n'existe en fait qu'un seul protocole, donc même si je ne suis pas tout à fait dans le cas standard c'est celui que je reçois.



Il y'a différents types de chimios et différents moyen de se la faire administrer. Comme dit dans un précédent billet ma première chimio était donnée en ambulatoire (je rentrais chez moi le soir) et cette année vu qu'elle est plus forte je suis hospitalisé pendant trois jours, toutes les trois semaines donc. 




En pratique comment ça se passe : j'arrive le lundi matin au Centre Leon Berard où on me donne la chimio sur trois jours. Je rentre chez moi bien malade, quelques jours après grosse fatigue et normalement il me reste quelques jours après ca pour récupérer avant d'y retourner au bout de trois semaines pour recommencer.

Ça parait simple mais j'ai fait un petit schéma pour résumer les phases par lesquelles on passe :




La chimio d'abord.


Quand j'arrive au CLB je vais m'installer dans une chambre (seul 90% du temps) et on pique mon PAC. Le PAC c'est une petite chambre placée sous la clavicule avec un cathéter qui donne directement sur ton cœur, ça évite de te piquer les veines et de les abîmer à la longue (les héroïnomanes devraient s'en faire poser au lieu de se détruire les veines, les inconscients !). Les produits sont forts et pour être éliminés on me passe 8 litres d'hydratation pendant les 3 jours (j'ai même droit à une infirmière à domicile pour avoir un litre de plus chaque soir pendant les 3 jours suivants). En fait la chimio en elle-même c'est très rapide, dans le cas de mes premières cures c'est 2 fois 3 heures par exemple et entre c'est l'hydratation et anti-nauséeux.



Globalement tu te fais bien chier du coup, t'es assis sur ton lit toute la journée à regarder les redifs de Malcolm  et à faire les aller-retours au toilettes en traînant ta perfusion avec les infirmières qui passent régulièrement checker si ça va et faire tes soins.

Parce que truc c'est qu'avec autant d'hydratation tu va pisser tout le temps, genre toutes les 30 minutes. Ça pourrait passer mais ta pisse pue la chimio, une odeur de souffre sucré avec la nausée c'est insupportable. Perso je suis obligé d'aller pisser avec une écharpe autour du nez on dirait un Touareg.


Un des produits qu'on m'administre a des effets hallucinatoires, ça met vraiment dans le pâté pendant quelques heures voir ça me ferait presque planer. Une fois c'est quand même arrivé un peu plus loin



Elle n'a pas été sélectionnée...


Parce que bien sur fallait que ça arrive la seule nuit où je partageais ma chambre ! D'ailleurs c'était marrant, au réveil lui m'a raconté que dans les lumières du plafond il voyait la tête de son chien, mort depuis plusieurs années, pourquoi pas. 


De retour chez soi c'est pas terrible. On est faible, un peu confus et nauséeux. Chez moi ça ne se caractérise pas tellement par des hauts le cœur, j'ai même toujours réussi à éviter de vomir, mais un gout métallique dans la bouche qui me dégoutte de tout. Peu d'aliments font envie et boire de l'eau c'est juste impossible. Il m'a fallu plusieurs cures pour découvrir que les boissons gazeuses pouvaient me faire passer un peu ce gout à la manière des bains de bouche.

Dans cette phase je me force à sortir de chez moi quelques minutes par jour pour marcher un peu et éliminer. Tout doucement ça commence à aller mieux et pendant le weekend je suis presque remis et retrouve de l’appétit.


Pendant deux trois jours ça va et là c'est le drame, tu te réveille le matin et impossible de se lever!

Le traitement commence à agir sur la moelle osseuse et c'est une énorme fatigue avec la baisse de tous tes globules. Pendant cette période on est juste KO, en plus de ça nos défenses immunitaires sont basses voir nulles et on est susceptible de chopper un peu tout ce qui passe.


Étonnamment c'est phase finit aussi brusquement qu'elle a commencée, trois quatre jours après tu te réveille le matin et tu pète grave la forme ! Tes forces te reviennent d'un coup, tu regarde en arrière et tu te dis tranquille, une semaine de vacances maintenant en plus c'était même pas dur !

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